NATURE EN VILLE

La ville n'a jamais été considéré comme un espace de nature, tout au moins jusqu'à il y a quelques années. Elle est le symbole de la culture et des relations humaines que tout oppose à la nature.  
Dans l'histoire des villes, la présence du végétal a évolué avec la pensée hygiéniste. Les espaces verts sont d'abord reconnus pour leur bienfait sur la santé. Ensuite, apparaissent les alignements d'arbres et aujourd'hui, la ville est acceptée comme un nouveau système écologique avec ses propres règles de fonctionnement et ses propres communautés végétales et animales. Nous sommes passés d'une conception d'espaces verts à usages sociaux à l'étude d'un écosystème urbain avec toutes les formes de "naturalisation" de la ville.

L'évolution des mentalités et des méthodes d'entretien (abandon des pesticides, permaculture) a permis de passer de l'espace vert à la planification d'un écosystème urbain avec la connexion biologique de tous les espaces naturels. 

La ville durable réinvente la place de la nature pour répondre à une multiplicité de fonction : récréatives, symboliques, d'amélioration de la qualité de l'air, de lutte contre le réchauffement climatique, de mobilité douce, écologique avec l'amélioration de la biodiversité, nourricières et bien sûr de santé. 

Actuellement, les grandes agglomérations doivent faire face à des objectifs environnementaux forts qui peuvent s'avérer contradictoires, comme augmenter la densité pour maîtriser l'étalement urbain, maintenir la biodiversité, limiter le réchauffement climatique, réduire les émissions de gaz à effet de serre, offrir un cadre de vie sain et agréable pour ses habitants, ..
Ces enjeux doivent être pris en compte à toutes les échelles, aussi bien spatiales que temporelles, tant au niveau des quartiers que celui de la ville dans sa globalité.

La question de la nature en ville requiert une grande finesse de planification en tant que système cohérent, véritable trame verte comprenant les plus petits aux plus grands espaces verts, les espaces naturels, les alignements d'arbres, les potagers urbains, mais aussi les toitures et façades végétalisées, les micro-jardins suspendus, les parkings poreux, les chaussées filtrantes, les lagunages, les rivières urbaines, la création de zones humides, les parcs et les forets urbaines.
Comment évaluer et comparer tous ces dispositifs ? La diversité des formes de la nature en ville nécessite des approches renouvelées de planification et d'aménagement urbain. La notion de "nature en ville" prend en compte la qualité, la valeur d'usage, l'accessibilité, la biodiversité et l'impact sur le micro-climat de ces nouveaux espaces.  Comment considérer que la priorité quantitative donne le droit de remplacer des espaces verts de pleine terre par des toitures végétalisées et des espaces verts sur dalles où les arbres ne pousseront pas ? 
Dans la pratique, ce sont des interrogations sur les projets urbains et sur les rôles relatifs des formes urbaines et du végétal. Chaque ville y répond différemment en fonction de son climat et de sa proximité avec son environnement naturel. 
La High Line de NY est un véritable
 chemin de ville qui permet
de circuler du Nord au Sud
sans croiser de voiture


Cette logique de réseau vert doit être planifiée en superposition avec le réseau de la mobilité. Les croisements entre flux motorisé et trame verte sont difficiles à résoudre. Paris, Bruxelles utilisent des anciennes voies ferrées. A New York, la High Line a été reconvertie en jardin et promenade. Les berges des fleuves offrent les mêmes opportunités à Lyon, à Vienne; Les chemins verts passent sous les mêmes ponts que le fleuve sans croiser de voitures.  A Portland et à Séoul, d'anciennes autoroutes sont converties en promenades citadines.


La High Line à NY




A Valence, le lit d'une rivière détournée a été reconverti en parc linéaire regroupant ses principales activités sportives et culturelles.  C'est le plus grand parc linéaire d'Espagne. Il permet de traverser toute la ville et de rejoindre la mer.

Le Jardin du Turia est une longue coulée verte qui longe la ville de Valence, avec une longueur de plus de 7 km et une superficie de plus de 100 hectares.



Conçue par Santiago Calatrava et Félix Candela, la Cité des arts et des sciences de Valence s'étend sur près de deux kilomètres dans l'ancien lit du Turia.

En conclusion, il ne s'agit pas d'abandonner les outils de planification traditionnels, comme les règlements, le zonage, les plans et les préceptes de l’urbanisme. Il faut les compléter par de nouveaux zonages et de nouveaux équipements : Zone naturelle, jardin d'essai, arboretum, espace vert de proximité, parc urbain, parc linéaire, corridor biologique, alignement d'arbres, zone d'agriculture urbaine.

Articles du blog sur le thème de la Nature en ville :

Pour aller plus loin : 


Documents à télécharger

Sauvages de ma rue est un programme de science citoyenne : c'est à la fois un projet pédagogique animé par l'association Tela Botanica, et un projet scientifique du laboratoire CESCO du Muséum national d'Histoire naturelle.  
https://www.tela-botanica.org/projets/sauvages-de-ma-rue/
https://www.open-sciences-participatives.org/fiche-observatoire/125
http://sauvagesdemarue.mnhn.fr/
http://www.vigienature.fr/fr/flore/sauvages-de-ma-rue
https://natureenvilleacergypontoise.wordpress.com/tag/lombric/
 
Articles à venir sur ce thème : 
  • Les chemins de ville
  • L'agriculture urbaine
  • Les limites de la Biodiversité 

Commentaires